Pour ceux qui aiment les costumes de Baud

Capot d'hiver à bordure moirée
capot d'été


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Bonjour Mikky !  

Tes capots de Baud ne semblent pas trop inspirer la communauté ! C'est bien dommage car c'est un sujet qu'on pourrait développer plus largement tant c'est passionnant ! Peut-être pourrais-tu nous poster des photos un peu plus grandes et sous d'autres angles, afin de mieux voir les caractéristiques et les détails de tes capots ? D'autant qu'ils soulèvent beaucoup de questions !  

On lit souvent qu'il s'agit de coiffures de travail mais il apparaît que c'est une affirmation un peu rapide. Sans être fausse, loin de là, il semble qu'elle soit incomplète. En effet, dans certaines circonstances et/ou certaines localités, les capots sont portés aussi à l'église. A Languidic, par exemple, on les voit à la sortie de la messe de mariage. Et si l'on se souvient que la coiffe de Baud la plus courante (celle que certains surnomment "raie" ou "queue de raie"/"lost raïenn") provient directement du capot (ta photo) et que les Baldiviennes en coiffe étaient appelées "kapotenn", on voit que le sujet est vaste et riche !!!

J'avoue que j'aime beaucoup ce type de coiffure et je confirme tes dires: l'une de mes arrières arrières grand-mères maternelles porte un capot noir sur une photo de mariage. Là, je suis sur mon lieu de vacances mais je tâcherai de faire des photos sous d'autres angles.

bonjour!
merci pour tes photos!
je pense que le capot n'est pas 'que' la coiffe de tous les jours, pour moi c'est la coiffe de base en quelque sorte, la cornette était bien trop cher pour de nombreuses personnes (aux dires de ma grand mère, elle se louait, ou se prêtait, la majorité des filles n'en avait pas en propre).
Par ailleurs, dans sa forme la plus récente, il en existe des très travaillés.
c'est une mode qui couvre aussi une aire particulièrement agricole, et comme la coiffe de fête au départ, est peu pratique.... sans doute que celle qui servait pour le travail a trouvé un plus grand écho et qu'elle a su se 'moderniser'?
ça mériterait une approche plus géographique...

Bonjour,
pour ceux qui n'ont pas pu se rendre à l'expo sur les fers et le repassage en juin à Riec voici quelques photos de notre stand sur la broderie et l'exposition de quelques coiffes et costumes. J'avais fait justement un coin sur l'exposition de divers capot de Pontivy, Lorient, Baud, Le faouët, Guémené sur Scorff. Pour ma part les capots sont justes des coiffes simples communes qui étaient portés quotidiennement. Comme toutes les coiffes leur vocation première étaient de cacher la chevelure. Ces coiffes devaient également permettre de se protéger du soleil et des intempéries. Le bas volet ou capuce avait cette vocation. Les capots étaientsoient de toile fine et de couleur clair pour l'été (réflexion de la lumière) et plutôt épais pour l'hiver. Avec l'évolution des modes et des tissus ces coiffes ont été au fur à mesure abandonnées ou transformées (exemple de la raie de Baud).
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Bonjour !
On attendra que tu rentres de vacances, Mikky !   D'ici-là, profite !! 

Breizh Dilhad a écrit:

Pour ma part les capots sont justes des coiffes simples communes qui étaient portés quotidiennement

Je suis d'accord avec toi : les capots sont fondamentalement des coiffures de travail. Mais pas seulement ! Dans certains cas, ils sont aussi associés à des cérémonies. Certes, c'est rare mais c'est justement cette rareté qui en fait l'intérêt. Et qui suscite ma curiosité... Brindavoine a raison de rappeler que certains capots sont très travaillés (sans pour autant devenir une coiffe au sens strict). Cet usage "élargi" du capot semble assez courante en Pays de Lorient. En Pays Pourlet, il marque en toutes circonstances un âge avancé (mais pas seulement...). Et Brindavoine a encore, me semble-t-il, raison en disant que le capot peut être parfois LA coiffe fondamentale. C'est indéniablement le cas en Pays de Baud.

En pays de Lorient et de Baud, il semble que ce soit les capots clairs, voire blancs, qui soient concernés. Parce qu'il en existe des clairs dans ces terroirs. En Pays Pourlet, la question ne se pose pas.

Autre remarque qui me frappe : ce phénomène semble assez singulièrement vannetais. Il existe ailleurs des capots mais nulle part (a priori, et à confirmer) ils n'ont cette importance comme en Vannetais occidental (Bas Vannetais ?). Dernière remarque enfin : cet usage des capots s'éteint au cours du 1er quart / 1er tiers du XXe siècle.

Du moins me semble-t-il !  

Oui à ta dernière phrase, sauf en pays de Baud, où il évolue, mais en s'allégeant pour 'ressembler' à une coiffe, qu'il devient d'ailleurs, je pense qu'on peut l'admettre.

Pour ta question des ailleurs.... il me semble qu'il y en a vers Braspart, dans l’appellation toujours, dans la forme il me semble que ça ressemble un peu aux couvre coiffes comme on a pu en voir sur Quimper mais en drap noir et velours, assez long.
Peut être que l'on peut y rattacher, aussi, mais de façon plus éloignée, les capes de deuil de certaines régions?

Totalement d'accord, Brindavoine, pour moi aussi la "raie" n'est autre que le capot évolué en coiffe. Ce que semble confirmer l'appellation de "kapotenn" désignant les femmes en coiffe (en "raie") du Pays de Baud.

Par contre, je ne suis pas totalement d'accord sur le capot de Brasparts. Il s'agit ici d'un capot de deuil, très spécialisé dans son usage, ce que ne sont pas les capots vannetais, même si le port du capot noir peut y marquer aussi le deuil. D'ailleurs, tu fais toi même le parallèle avec les capes de deuil.

Néanmoins, il est vrai que les capots cornouaillais peuvent présenter quelques similitudes d'usage comme de forme : le "kap'du" du Pays du Faou, le capot du Poher. On pense aussi à la "koeff mezer" du pays de Quimper voire même à la coiffe de Sein (qui est aussi la coiffe de deuil du Cap). Mais on ne trouve pas en Cornouaille un usage aussi courant des capots qu'en Vannetais ni non plus ces formes élaborées voire sophistiquées. D'où ma demande à Mikky de nous offrir des photos des détails, pour mettre en évidence la qualité de confection de ces capots (les plissés des fonds sont de pures merveilles !)  

Bonsoir,
le problème c'est que nos anciens ont appelés capot un certains nombres de coiffes. On retrouve les capots dont nous avons parlés entre Pontivy et Lorient qui se ressemble sur leur confection et qui sont des coiffes communes plutôt de travail mais également de deuil (il me semble d'ailleurs que sur le capot de Lorient pour faire la différence entre le capot noir de travail et celui de deuil ce dernier était doublé de crèp, puis les capots de deuil comme on trouve à Plougastel ou ailleurs. Le mot capot semble venir du mot capuchon qui est une coiffe qui encadre le visage voir le cache.
Pour la raie de Baud il n'y a pas de doute possible on est passé d'une coiffe en toile à une coiffe en tulle puis en filet, qui a évolué au fil des modes et qui coutait moins chère que la Kornek.
Concernant les plissés une personne âgée du Faouët m'avait dit il y a quelques années que ces plis étaient fait avec les dents??!!

pour répondre à uissant: je fais bien le distingo, c'était plus une interrogation en fait. Comme dit Breizh Dihlad, le mot a recouvert beaucoup de sens...

quant aux plissés, qu'ils sont précis!
je rêve de trouver un capot en miette et de le dépecer pour voir comment c'est fait!
ce plissé est encore présent sur la période 'transitoire', après il s’atténue et ça devient une sorte de nœud. La forme du plissé sur capot en devenir coiffe est sans doute la même, mais comme le tissu est déjà devenu extra fin, ça n'a pas le même rendu.

mais, avec les dents??? Cette personne a t elle donné plus de détails? je n'arrive même pas à me l'imaginer en fait!

edit:

je rajoute 3 plissés de par là bas, je pense que vous arriverez à les reconnaitre... je crois qu'on peut agrandir en cliquant sur l'image.

Bonjour,

Oui, Breizh Dilhad, en effet tu as raison, l'appellation "capot" désigne selon les endroits des capots proprement dit (c.a.d. des coiffes de toiles ou de drap très enveloppantes) ou des coiffes (à Mûr, p.ex.). Quant au mot lui-même, tu as encore raison : ma belle-mère, authentique Pourletenn, l'appelait "kapuchon" ; je ne l'ai jamais entendu utiliser le mot "capot". Elle-même ne l'a jamais porté (elle était née en 1920) ; elle n'a porté que la coiffe (la "brouette" - mais jamais elle ne l'a nommée ainsi !!! Pour elle c'était la "koeff", un point c'est tout).

Un super grand MERCI à toi, Brindavoine, pour ces fonds plissés !!!   Superbe !!!

Sur la raie, on retrouve bien le montage n°2 mais évidemment ça ne donne pas du tout le même effet avec du filet, même fin !

Quant à l'usage des dents, je reste perplexe... Peut-être pour mieux "marquer" le plissé, équivalent "musclé" du plissé à l'ongle ??

C'est intéressant, ce que tu précises, Breizh Dilhald pour la doublure de crêpe : il faudrait pouvoir comparer, pour un même lieu, les différents types et les différents matériaux utilisés. Il y a sans doute davantage de nuances que la simple différence noir/clair ou toile/drap que nous faisons habituellement.

Autre souvenir qui me vient, il me semble qu'on ne lavait pas les capots (qui ne l'auraient pas supporté).

J'ai une interrogation, non pas sur les capots mais plus sur la fusion du costume baldivien et lorientais, et particulièrement pour les femmes de Languidic qui pour certaine cérémonie pouvaient porter la kornek.
Avez-vous plus d'info ou des photos la dessus?
Merci.

PS: Désolé, je suis peut-être un peu hors sujet...   

Bonjour Maalox

peut-être pourrait on ouvrir un post sur ce sujet : cela fait plusieurs années que je "traque" une photo d'une mariée de Languidic en kornek de Baud. J'avais vu il y a de ça quelques années une exposition de photos et j'y avais vu de superbes mariées (années 1900-1920). Pour ce que j'en sais, pour les très grandes occasions, les femmes de Languidic adoptaient la coiffe de cérémonie de Baud (la louaient-elles ???), par exemple les mariées et les demoiselles d'honneur.
Sujet à creuser donc !

Languidic est l'une des communes les plus étendues en superficie du Morbihan. Je pense qu'il s'agit surtout sur des quartiers situés à proximité de Baud que l'influence de la kornek était la plus marquée comme à Kergonan, Lann vréhan... par exemple. Ces quartiers sont géographiquement situés plus près du bourg de Baud ( encore aujourd'hui, les gens vont à Baud pour faire leurs courses!) que celui de Languidic. A l'époque, c'était sans doute pareil,  la majorité des gens se rendaient sans doute là pour le marché,  d'où l'influence sur le port de la coiffe. Cependant, les mariages étaient célébrés dans la commune de rattachement donc à Languidic. Cela n'est que mon interprétation, je ne prétends pas en connaître davantage que vous mais les quelques personnes âgées que je connais à Languidic ( habitant plutôt vers Hennebont), n'ont jamais porté de Kornek, ça c'est certain.

Bonjour !

Très intéressantes, tes précisions, Mikky ! 

Tu as très certainement raison. Hypothèse : si c'est à Baud que certaines familles allaient faire leurs courses, c'est donc à Baud qu'on préparait la noce et à Baud qu'on "louait" l'habilleuse et la coiffe de noce que celle-ci savait poser correctement. D'autant que la "kornek" était particulièrement seyante ! Mais le reste du costume restait typiquement lorientais.

Quant au port de la "kornek" comme coiffe de cérémonie à Languidic, les photos que j'ai vues dataient du début du XXe siècle. Je pense que cette mode s'est éteinte assez rapidement et que la coiffe de Lorient s'est imposée à toutes ensuite car les photos de mariage des années 20/30/40/50 ne montrent plus que la coiffe lorientaise.