Enigme coiffe!

Bonsoir
Je vous soumets cette photo d'une jeune fille  vers 1880 90. Le costume est certainement du secteur Gourin Chateauneuf mais la coiffe???

Pour comparaison avec une jeune fille de Gourin même époque

Effectivement c'est très bizarre.... peut-être une guise tellement peu portée qu'elle est demeurée inconnu.... ou alors un costume de location pour touriste ou modèle de photographe mal habillée.... je ne sais pas trop....

Bonjour,

On dirait que sa coiffe ou sous-coiffe a des ailettes (type Lorient), il n'y a pas de bavette au tablier.
Moëlan, artisane de Quimperlé ?
je dis peut-être des bêtises.

à bientôt,

Guillaume

Gourin, à tout bien y réfléchir, ça me paraît fort plausible, en période intermédiaire entre les ailes rebrassées et les ailes atrophiées serrées sur la coiffe.

Bonjour

le col, c'est sûr est de Châteauneuf. Il a la même forme et parait fixé sur la modestie.
Par contre, le corsage est vraiment trop décolleté pour ce terroir.
La coiffe de Châteauneuf se portaient également avec des mentonnières à cette époque.

Mystère...

Bonsoir,
Le tablier a bien une bavette, il a un galon tout en haut. Un lien passe devant la bavette et se termine par un noeud sur le coté.
Quand à la coiffe de Gourin la seconde photo la représente. On distingue les deux ailes qui sont à l'époque fort larges et viennent se rebrasser sur le dessus.
Voici une coiffe du début du XXème siécle.
[img][/img][img][/img][img][/img]

Merci pour vos réponses!
Une 3ème avec une mode vestimentaire similaire, la coiffe me parait plutôt Poher?

La troisième photo est bien celle d'une coiffe montagne. Par contre, le corsage est lui aussi trop décolleté.

Pour moi les corsages étaient très échancrés au XIXème, ils sont "remontés" vers 1890 1900. Un autre exemple Montagne, la femme semble porter un "manchou" sur son corsage?

Sur cette dernière photo, le corsage n'est pas aussi échancré que sur les autres. C'est le col très imposant que l'on voit mais qui vient se mettre dessus. La femme porte également une modestie, sous le cordage cette fois.
La question de deux corsages superposés est intéressante mais aurait complètement disparu dès 1900 au vu des photos de cette époque.

Sur cette dernière photo, le corsage n'est pas aussi échancré que sur les autres. C'est le col très imposant que l'on voit mais qui vient se mettre dessus. La femme porte également une modestie, sous le cordage cette fois.
La question de deux corsages superposés est intéressante mais aurait complètement disparu dès 1900 au vu des photos de cette époque.

Bonjour,

Merci Chupenn (encore !) pour ces photos !

Je te suis dans tes analyses. Pour moi, la première photo serait bien de Châteauneuf : les brides nouées sous le menton en une rosette large sont assez typiques de cette mode (avant qu'elles ne partent vers l'arrière en arceau) ; certaines vieilles personnes les portaient encore ainsi dans les premières années du XXe siècle. Par contre, je n'explique par trop le(s ?) bavolet(s ?) à l'arrière... Peut-être les extrémités de la passe (encore assez longues dans la coiffe dernière mode) ?

Quant à l'échancrure large des corsages, cela ne me choque pas non plus : en effet, à la fin du XIXe et même au début du XXe, les corsages sont largement ouverts puisqu'ils découvrent la "chemise" qui, à l'époque, porte encore le col, avant que celui-ci ne s'en désolidarise. Je trouve même que la juxtaposition de ces photos met particulièrement bien en évidence la parenté de ces modes (Poher, Gourin, Dardoup, Fanch), parenté qui ira en s’atténuant, chacune des modes développant ses particularités. Creston insiste beaucoup sur cette parenté dans grande famille des costumes de la vallée de l'Aulne (au sens large) du Poher à Chateaulin. Je crois que nous avons ici, des témoignages encore assez nets, de cette parenté.

Quant à la troisième photo, je me demande si on n'est pas déjà vers Gouarec.

Je reviens sur la question de l'échancrure des corsages. Les tableaux de Sérusier de 1890 (qui n'ont pas de valeur ethnographique, je suis d'accord) ne laisse pas entrevoir cette possibilité d'un corsage si échancré avec la chemise. La gravure de Lalaisse de 1850 non plus. Ce qui nous laisse une "fenêtre" de 40 ans pour baisser cette encolure et la remonter...
La coiffure "raie au milieu" attire aussi mon intérêt, très peu répandue sur le peu de témoignage de cette époque.
Pour la première photo, j'émets l'hypothèse d'une commune limitrophe Châteauneuf/Aven.
Pour la seconde, en coiffe Montagne, pareil, peut-être une commune limitrophe Poher/Pourlet ?

Oui, tu as raison mimicherie, de relever la raie au milieu de la 3e photo. C'est effectivement assez inhabituel mais moins quand on va vers l'Est ; c'est pourquoi j'émettais l'hypothèse d'un costume "fanch" vers Gouarec, mode d'ailleurs où l'échancrure du corsage perdurera plus longtemps que dans les autres modes "montagnardes".