On raconte que la ville légendaire d'IS serait située aux abords de Saint-Michel-en-Grève.
Le roi Gradlon avait fait construire cette belle cité au "péril de la mer" pour sa fille unique appelée Dahut. Cette ville était protégée de l'Océan, par une digue percée d'écluses dont les clefs étaient conservées par le roi.
Dahut reçut un jour la visite d'un étranger (on prétend que c'était le diable), qui la séduisit. Pour lui prouver son amour, elle déroba les clefs des écluses de la digue et les lui confia. Sans perdre un instant, l'étranger ouvrit toutes les écluses de la ville, laissant la mer tout submerger sur son passage. Dahut fut alors engloutie dans l'abîme marin et transformée en sirène.
Les anciens affirment que toutes les sirènes que l'on peut rencontrer aujourd'hui sur les côtes trégoroises sont nées de Dahut, fille du roi Gradlon. Mi-femmes, mi-poissons, elles ont des cheveux longs et fins comme la soie, et elles se peignent avec des peignes d'or ou d'ivoire. De la tête à la ceinture, elles ressemblent à de très belles jeunes filles. Le reste du corps est pareil au ventre et à la queue des poissons.
Le meilleur moment de la journée pour les rencontrer est le crépuscule, lorsque la lieue de grève est déserte et silencieuse. Leur chant, fascinant et fatal, reste la principale arme de séduction de ces femmes de mer. Elles connaissent, dit-on, des chants si beaux, qu'ils feraient oublier père, mère, femme et enfants si on s'attardait à les écouter. Elles enchantent les jeunes gars du pays, "les étouffent sous leurs suaves caresses, les empoisonnent de leurs baisers et les noient sous le torrent de leurs larmes". Elles sont de plus extrêmement jalouses et possessives, voire cruelles, et sont dotées d'une sensualité insatiable envers les jeunes michelois dont elles aimeraient tant être aimées. On prétend d'ailleurs que si l'eau est si salée dans la baie de Saint-Michel, c'est à cause des larmes que versent en abondance ces sirènes en mal d'amour.
_________________
- Jean-Pierre -
"Bénodet fait penser à la Côte d'Azur car voici son climat, ses figuiers, son ciel pur."
Apollinaire 1917